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L’explosion de la téléconsultation

En Bretagne selon les derniers chiffres publiés par l’Assurance Maladie, le nombre de téléconsultations facturées est passé de 2 500 à 77 000 en 3 semaines.

La pratique de la téléconsultation explose aujourd’hui pour répondre aux besoins de prise en charge à distance des patients COVID19 et de continuité des soins. L’assouplissement de ses conditions et l’ouverture à d’autres professions favorisent son expansion. On distingue alors la téléconsultation médicale qui relève de la télémédecine (initialement accessible pour les médecins dans les conditions fixées par l’avenant 6 de la Convention Médicale), du télésoin qui représente les téléconsultations paramédicales. Intégré dans la stratégie Ma Santé 2022 mais pas encore effectif, le télésoin se met alors très rapidement en place pendant la durée de la crise sanitaire.

La téléconsultation se définit comme une consultation réalisée par un professionnel médical ou paramédical « téléconsultant » à distance d’un patient, qui peut ou non être accompagné par un professionnel de santé. Elle s’effectue à travers un système de vidéotransmission sécurisé (ou par téléphone dans certains cas) dans les conditions d’une consultation classique : salle d’attente virtuelle, consultation, paiement (en fonction des solutions). Dans le cadre de la crise sanitaire et jusqu’à son terme les actes de téléconsultation sont remboursés à 100% par l’Assurance Maladie.

 

Nouvelle pratique ou assouplissement de ces conditions de mise en œuvre, qu’est-ce que cela change pour les professionnels de santé libéraux, comment ils s’en saisissent et quels outils peuvent-ils utiliser ?

 

 Ouverture des téléconsultations pour les sages-femmes dès le 23 mars 2020, puis élargissement aux actes de préparation à la naissance et à la parentalité, les bilans à distance ainsi que pour l’IVG Médicamenteuse.

Lénaïg Macé, secrétaire URPS sages-femmes Bretagne témoigne.

  • C’est une nouvelle pratique pour vous, comment l’avez-vous intégré dans votre exercice ? Quelle utilisation en avez-vous ? Pour quel type de patiente ?

La téléconsultation a été très rapidement intégrée, au moment de la restructuration des plannings pour limiter les contacts. Je l’ai proposé aux patientes pour qui un examen physique n’était pas forcément nécessaire. Pour les sages-femmes, nous avons régulièrement des motifs de consultations qui nécessitent plus un échange qu’un examen clinique (préparation à la naissance, information/prévention en matière de sexualité, contraception, …). Cela permet également pour certaines patientes de débriefer dans un premier temps, et parfois les faire ensuite venir au cabinet si la discussion a montré la nécessité d’un examen qui n’aurait pas pu être reporté à l’après confinement (pose d’un dispositif intra utérin en contraception d’urgence dans les 5j après un rapport à risque, différentes problématiques gynécologiques ou de suivi de grossesse…).

  • Quelle utilisation dans le cadre de la gestion de l’épidémie de COVID19 ? Limiter au maximum les contacts avec les patientes. La téléconsultation nous permet de maintenir un lien (notamment avec les femmes enceintes qui ont énormément besoin d’être rassurées en ce moment, pour qui les hôpitaux ont souvent annulé les séances de préparation à la naissance), de créer un lien avec certaines patientes qui nous contactent pour anticiper leur sortie précoce de la mater

En effet, dans le cadre de l’épidémie la DGS a recommandé que les séjours en maternité soient écourtés, les sages-femmes libérales devraient prendre le relais au retour à domicile. Toutefois, en Bretagne ceci a peu été mis en place. Certains hôpitaux ont annulé leurs séances de préparation à la naissance mais n’ont pas informé les patientes que les sages-femmes libérales pouvaient les faire en téléconsultation. De même, la recommandation de raccourcir les séjours en maternité est peu voire pas du tout appliquée en Bretagne. Les sages-femmes libérales ont vidé leurs plannings des consultations non urgentes, pensaient être appelées pour la préparation à la naissance ou les suivis après retour à domicile, mais dans les faits ne font ces actes que pour leurs propres patientes, donc leur activité reste très basse par rapport à ce qu’elles font habituellement, même si elles ont pu mettre en place la téléconsultation.

  • Quel outil utilisez-vous ?

J’utilise la téléconsultation via Doctolib, puisque j’avais déjà mon agenda via cette plateforme, et qu’ils nous l’ont proposée de façon gratuite pour la période du confinement

  • Quels avantages dans votre exercice professionnel ?

Pouvoir maintenir certaines consultations et garder un petit flux de patientes donc de revenus. Sans la téléconsultation les sages-femmes libérales n’auraient qu’une activité très limitée en ce moment. Avec la téléconsultation leur activité est quand même nettement plus basse qu’auparavant.

  • Quels inconvénients ?

Il est plus difficile de faire les séances de préparation à la naissance en groupe ou certaines formes de préparation à la naissance (haptonomie, yoga, hypnose, sophrologie, piscine…beaucoup de ces formes de préparation à la naissance sont plus compliquées voire impossible à faire en ce moment.)

 

Pour les infirmiers, la téléconsultation devient possible pour le télésuivi des patients COVID à domicile à partir du 19 mars. Pour en savoir plus, lire l’article consacré à cet acte dans notre newsletter (lien de l’article)

 

Les orthophonistes ont la possibilité de faire du télésoin pour tous les patients selon certaines conditions précisées dans l’arrêté du 25 mars 

Retrouvez le témoignage de Myriam Blanquet-Udo, orthophoniste à Plérin (22) dans la newsletter #2.

L’intégration de cette nouvelle pratique pour les orthophonistes ne peut s’appliquer à tous les patients, cela dépend de la pathologie qui implique une adhésion plus ou moins bonne à ces consultations. 

 

Le recours au télésoin pour les Masseurs-Kinésithérapeutes, est précisé dans un arrêté publié le 16 avril dernier. Découvrez l’article sur le site de l’URPS MK.

 

 

Pour les urgences dentaires, pas de téléconsultation officiellement autorisée mais des consultations téléphoniques possibles des patients par tous les chirurgiens-dentistes libéraux, chaque jour, même le week-end.
Ce premier niveau de régulation, vraiment essentiel, est donc composé de l’ensemble des praticiens, tous « d’astreinte bénévole » pour répondre aux appels et mails de leurs patients, pour les conseiller, leur prescrire un traitement sur ordonnance, et  si besoin de soin non reportable, les orienter vers le 2ème niveau de régulation.
 
Le 2ème niveau, ce sont les 4 services de régulation, au sein des Conseils départementaux de l’Ordre des chirurgiens-dentistes (CDO CD). Ces services composés de dentistes « régulateurs » vérifient que les demandes de prises en soins en urgence sont justifiées. Ils programment les plannings des cabinets de garde dans lesquels, 7 jours sur 7, des binômes de chirurgiens-dentistes volontaires (et nécessairement bien équipés) prennent des patients en urgence.
 
Les 4 services de régulation reçoivent au total entre 600 et 800 appels et/ou mails par jour. La très grande majorité de ces échanges a lieu entre les dentistes d’astreinte et les dentistes de régulation, lorsque le dentiste d’astreinte contacte le dentiste régulateur pour que son patient soit reçu en urgence par un binôme de dentistes de garde, le jour-même, le lendemain ou le surlendemain. Pour une minorité de cas, ce sont des contacts directs entre les patients et les dentistes de régulation (notamment en Ille-et-Vilaine, où les patients peuvent contacter directement le CDO CD 35).
 

Pour les médecins, près de 2 500 médecins bretons proposent désormais la téléconsultation, contre 200 avant le début de la crise sanitaire. L’évolution réside surtout dans l’assouplissement des conditions de réalisation d’une téléconsultation. Pour en savoir plus, consulter l’article dédié sur le site de l’URPS MLB. 

 

 

Pour retrouver les détails des professions et des actes autorisés en téléconsultation, le Ministère de la Santé met à disposition et actualise le document suivant. Consulter la liste des professions autorisées.

 

Quels outils pour la téléconsultation ?

Il existe une multitude d’outils pour réaliser des téléconsultations. Le choix est souvent en fonction de l’appréciation du professionnel de santé et des fonctionnalités proposées par l’outil.

Toutefois, la région Bretagne propose un outil mis en œuvre par le GCS E-santé Bretagne

https://www.e-kermed.bzh/les-services/acceder-a-la-visioconference-medicale/

 

Bien sur d’autres outils peuvent être utilisés et le Ministère a fourni une liste d’outils référencés. Consulter la liste des solutions de télémédecine référencées par le gouvernement.

 

 

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